Le Vin en France : Analyse du Décroissance Graduelle de son Appréciation

Le vin français : un doux nectar en perte de vitesse

Dans le trio symbolique français du béret, de la baguette et du vin rouge, ce dernier semble progressivement perdre de son prestige depuis environ cinquante ans. Cette diminution d’intérêt, bien que lente, suscite des préoccupations dans l’industrie viticole.

Avec l’émergence du Dry January (Janvier Sec), mis en lumière dans un article du journal « Le Monde », qui encourage l’abstinence d’alcool pendant le premier mois de l’année, cette tendance semble prendre une ampleur nouvelle.

Il reste à déterminer s’il s’agit d’une confirmation durable de cette évolution ou simplement d’un effet de mode passager. Plongeons donc dans les dessous de cette tendance singulière.

Un verre de vin rouge et deux grappes de raisin

Comment expliquer cette baisse de la consommation de vin ?

Le Dry January n’est qu’un signe visible d’un changement plus profond : les Français boivent moins d’alcool en général, et moins de vin en particulier.

En effet, au cours des 60 dernières années, la consommation de vin a diminué de près de 70 %, passant de plus de 120 litres par habitant et par an en 1960 à moins de 40 litres en 2020.

Cette tendance à la baisse se poursuit, car en 2017, 10 % de la population buvait au moins un verre de vin par jour, contre 8 % aujourd’hui.

Des chiffres alarmants pour la filière viticole

Cette chute, qui semble s’accélérer ces dernières années, suscite de vives inquiétudes dans le secteur viticole. Plusieurs régions vinicoles anticipent d’importantes pertes de marché.

Selon un rapport de la Commission européenne publié fin 2023, une baisse de 7 % de la production et de la consommation de vin est prévue dans toute l’Europe d’ici 2035.

Cela représente une tendance assez préoccupante, étant donné que la baisse pourrait être encore plus marquée, selon les estimations de l’Union européenne.

Le vin sans alcool : un succédané en vogue

Alors que les ventes de vin traditionnel sont en déclin, le vin sans alcool semble de plus en plus populaire auprès des consommateurs.

Cette tendance se manifeste particulièrement pendant le Dry January, où les cavistes spécialisés dans ce domaine enregistrent une forte augmentation de leur chiffre d’affaires.

Augustin Laborde, propriétaire de la cave ‘Le Paon Qui Boit’ à Paris, a remarqué une croissance exponentielle de ses ventes de vin sans alcool pendant cette période, rivalisant avec les chiffres généralement réalisés en décembre.

Le challenge du Dry January

En général, le Dry January est une initiative volontaire qui encourage les individus à s’abstenir de boire de l’alcool pendant le mois de janvier.

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Selon Julien Veyron, responsable des enquêtes de consommation pour CGA-NielsenIQ, il y a un « énorme fossé » entre le nombre de personnes qui se disent prêtes à essayer et celles qui réussissent effectivement à tenir tout le mois sans boire d’alcool.

Cependant, même si seulement 18 % des participants y parviennent, cela représente toujours une part significative de la population.

Et demain ?

La tendance à la baisse de la consommation de vin, profondément enracinée dans les comportements des Français, semble se poursuivre.

Le Dry January et la popularité croissante des vins sans alcool ne font qu’amplifier cette évolution, en étant à la fois des symptômes et des accélérateurs.

Il reste à voir si un retour à une relation harmonieuse avec le vin est possible, ou si cette boisson, autrefois symbole incontesté de la culture française, continuera inexorablement à perdre de son prestige. L’avenir nous le dira.