Le vin perd son charme : Décryptage du lent désamour des Français pour le rouge, blanc et rosé

Le déclin du vin dans la culture française

Historiquement, le vin a été un élément central de la culture française, devenant même un cliché sous l’image emblématique du béret, de la baguette et du vin rouge.

Cependant, au cours des cinquante dernières années, ce précieux breuvage a perdu de son attrait auprès des consommateurs français. Même le mouvement « Dry January », qui encourage l’abstinence d’alcool pendant le mois de janvier, a captivé une partie de l’audience du vin en gagnant en popularité, suscitant ainsi des inquiétudes au sein de l’industrie viticole.

Dans ce contexte de changement, le vin sans alcool gagne du terrain, comme en témoigne l’expérience positive d’Augustin Laborde, propriétaire de la cave Le Paon qui boit à Paris.

Un groupe de personnes autour d'une table

Le fossé entre le désir d’abstinence et la réalité

Julien Veyron, en charge des enquêtes de consommation chez CGA-NielsenIQ, constate un écart entre le désir de s’abstenir pendant le Dry January et la réalité.

Alors que plus de la moitié des personnes interrogées envisageaient de relever le défi, seuls 18% affirment l’avoir fait. Néanmoins, cet impact est significatif, étant donné que la majorité de ceux qui ont réussi le défi expriment désormais le souhait de maintenir leur sobriété ou de réduire leur consommation d’alcool.

La chute spectaculaire de la consommation de vin en France

La consommation de vin en France a fortement diminué au cours des six dernières décennies. Entre 1960 et 2020, la consommation annuelle par habitant est passée de plus de 120 litres à moins de 40 litres, ce qui représente une baisse significative d’environ 70 %.

Même le nombre de buveurs quotidiens de vin est passé de 10 % de la population en 2017 à seulement 8 % en 2021. Ces chiffres montrent clairement une tendance : les Français consomment de moins en moins d’alcool, et particulièrement moins de vin.

Un avenir incertain pour l’industrie viticole

Devant ces chiffres préoccupants, plusieurs régions viticoles prévoient des pertes de marché importantes. Selon un rapport de la Commission européenne publié à la fin de 2023, la production et la consommation de vin pourraient diminuer de 7 % à travers l’Europe d’ici 2035.

Cependant, ce scénario est considéré comme étant « optimiste », car le risque d’une chute plus importante est bien présent. L’avenir de l’industrie viticole française est donc incertain.

Longtemps perçu comme un symbole de l’art de vivre à la française, le vin voit aujourd’hui sa popularité décliner de manière constante.

Face à la sobriété croissante des Français et à la montée en puissance des boissons non alcoolisées, l’industrie viticole est contrainte de revoir son offre et de s’adapter à une nouvelle réalité qui semble s’installer progressivement. Béret, baguette et sobriété, est-ce la nouvelle image de la France?

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